Il serait superflu, et surtout trop long, d'entrer dans des détails sur l'établissement de l'Université, à laquelle l'instituteur se fait gloire aujourd'hui d'appartenir
(Fondation 1215, règne de Philippe Auguste, statuts rédigés par Robert de Coursson, sujet anglais (etc). Parlons seulement de l'enseignement donné au 19ème siècle.
  Le Consulat et l'Empire ont été dans l'impossibilité de s'occuper de l'instruction primaire populaire et d'en favoriser le progrès dans les communes rurales.
Les soins du gouvernement se sont portés sur l'enseignement supérieur et secondaire dans les grands centres de population.
C'était tout ce que pouvait faire Napoléon à ce sujet, à cause des phases si difficiles que sa politique avait du traverser.
Il institua l'Université de France (Décret du 17 mars 1808) et remarquons ici que cette grande institution, qui est une des gloires du grand homme, a survécu à tous les régimes
qui se sont succédés depuis la chute du premier empire (1814).
  Depuis la Restauration jusqu'à 1830, la population de la commune fut déshéritée d'instruction : point d'instituteur proprement dit car il n'y avait pas de traitement.
  Le Curé réunissait de temps en temps les enfants de la paroisse pour leur enseigner le catéchisme ; quelques prêtres plus dévoués leur enseignaient à lire
( en latin bien entendu) et d'autres chargeaient de ce soin ou leur domestique ou le carillonneur. Toujours d'après les anciens de la Commune, un maître instituteur déambulait,
se présentait chez certaines familles, où il enseignait à lire aux enfants ; il était nourri pour prix de ses services.
   L'éducation populaire va pourtant entrer dans une ère nouvelle. Thiers et Guizot vont établir l'Université sur de nouvelles bases, et préparer la loi organique du 28 juin 1833
   Tout en consacrant en principe une imposition obligatoire de trois centimes, le législateur reconnaît la nécessité de former des maîtres spéciaux, et de là,
la création des écoles normales primaires. De plus la loi reconnaît dans l'instituteur un fonctionnaire public. Je ne chercherai pas à connaître les difficultés que rencontra
l'application de cette loi dans les communes rurales ;mais elles durent être grandes ; il fallait lutter contre la routine, contre l'ignorance, etc. etc. Je ne me bornerai qu'à
constater les progrés qu'a fait l'éducation sous cette loi et sans celles qui sont survenues depuis.
  En 1833 commence à figurer sur le budget de la commune de Flourens une somme de cent francs pour le traitement et le logement de l'instituteur
   En 1834 cette somme est de 70 francs, 08
   En 1835 de 71 francs
   En 1839 de 83 francs,07
   La première délibération prise par le conseil municipal est de 1838, ce qui explique cette lacune de 1835 à 1839.
Cette délibération mentionne le vote de 3 centimes additionnels pour les dépenses de l'instruction primaire ; mais ce n'est qu'une recopie de l'imprimé fourni par la Préfecture,
sans date précise, sans désignation du Maire, ni des membres du Conseil municipal assistant à la séance, aucune signature ne se trouve au bas de la délibération.
  En 1839, est prise une délibération analogue, mais celle-ci est signée par le Conseil.
En 1840, le Conseil refuse de voter les centimes additionnels pour l'école primaire quoique la loi lui en fasse une obligation
prétextant que l'agglomération de la population n'est pas assez importante.
   En 1841, même refus ; et il en est de même en 1842.
Ce fut alors sans doute que l'autorité préfectorale, voulant mettre un terme à cette obstination de la municipalité, engagea le Conseil par sa lettre du 23 Juin 1842,
à revenir sur sa délibération du mois de mai, et à voter les centimes obligatoires
.Le Conseil,tout en manifestant l'intérêt qu'il prend à l'enseignement, n'en persiste pas moins
dans son refus, attendu,dit-il, que la somme de 80 francs, produit des centimes, n'est pas suffisante pour entretenir un instituteur.

  Cependant en présence des moyens coercitifs que prenait l'administration à cet égard, l'imposition des trois centimes fut votée chaque année de 1843 à 1853 ;
mais la commune fut toujours privée d'instituteur. Il faut cependant que l'administration communale fasse un pas en avant, et par la délibération du treize Novembre 1853,
elle vote une somme de 60 francs pour le logement de l'instituteur,et celle de 50 f pour le matériel scolaire. Un instituteur avait été nommé à la date du premier Octobre 1853.
C'était M. Richou de Toulouse.Les successeurs de ce premier instituteur furent :
1 M.Bélaval  2 M. Gabolde   3 M.Connet   4 M. Lozes jusqu'en 1867.